Evo Morales président

Publié le par Spokito


Ce matin à la télévision j’ai vu Evo Morales annoncer qu’il diminuait son salaire et celui de ses ministres de 57 %... On est loin de Tony Blair… Ca m’a fait pensé à dimanche dernier : la prise de pouvoir d’Evo Morales, élu président de Bolivie par plus de 51 % de ses concitoyens. 
 

 


 

 Attablé devant un picante de pollo, en face de la télé d’un petit resto, j’ai suivi avec une dizaine de boliviens attentifs, ce moment historique.

Avec sa coupe obole et sans cravate, une fois les formalités accomplies, il est monté à la tribune pour y faire son discours.

De ces paroles tant attendues j’y ai vu transpirer une souffrance. La souffrance de « 500 d’oppression des peuples indigènes ». Il a voulu faire de sa victoire une justice. J’ai senti, même s’il s’en défendait, une revanche, une revanche contre la colonisation, contre 200 ans de démocratie sans un Homme à la peau foncé à la tête d’un pays qui en compte une majorité. J’ai senti aussi un amour pour ce pays, et une volonté de cultiver les amitiés avec ses voisins, avec le Chili, cet ennemi tacite depuis tellement d’années. Evo Morales a salué avec chaleur la venue de son président à cette remise de pouvoir.

J’ai trouvé un homme qui parlait franc, qui a vite laissé ses notes pour dire ce qu’il avait sur le cœur. Un homme qui n’avait pas peur de jeter à leurs faces la corruption de ses prédécesseurs. Jaime Paz, tarijenien, ex-président, faisait d’ailleurs peine avoir quand Evo l’a apostrophé à ce sujet. Un homme donc qui parle vrai, qui fait rire l’assemblée en réveillant un auditeur assoupis ou se comparant à Chavez pour la longueur de ses discours.

 

Je craignais que son désamour pour les Etats Unis et son gouvernement n’éclate en cette occasion. Mais il a su être mesuré faisant des States des alliés… sur le même plan que Cuba… sans pour autant oublier d’insister sur la souveraineté de son pays. Personne ne peu décider à la place de la Bolivie de ce qui est bon pour elle, que ce soit au sujet des espaces de libres échange, de l’utilisation de ses ressources naturelles, ou de la culture de la coca. Au sujet de cette fameuse feuille il s’est fait ennemi impitoyable du narcotrafic. La coca oui, la cocaïne non, tout en soulignant bien que les Etats-Unis n’avaient rien à dicter à son pays en la matière. Il a affiché avec force sa volonté d’en finir avec le modèle colonial et néolibéral mais sans vraiment en préciser les modalités. 

 J’ai quand même trouvé qu’Álvaro Garcia, son vice-président, a su mieux que lui incarner le rassemblement, l’unité d’un pays tellement diverse… il lui sera d’une grande aide je pense. Ca me faisait plaisir et me soulageait de sentir les Chapacos fier de leur président, de la voix qu’il porte au niveau international.

 

 Toutes ces impressions sont un peu décousues mais j’avais envie de vous faire partager ce moment important qu’a vécu la Bolivie.

C’est aussi l’occasion de préciser quelques aspects… Qu’on se rassure (pour ceux qu’un étranger au pays des 180 coups d’Etat préoccupe, cf… ma famille :) je suis pas un fanatique du MAS ni un adorateur d’Evo, j’aurai d’ailleurs été probablement plus modéré que Mickael si j’avais écris un texte sur les élections (voir l’article Election). C’est sur que pour moi, un étranger doit rester réservé quand à ce qui est d’afficher ses opinions politiques. Pas tellement pour une question de sécurité, mais plus pour une question de respect, de prudence, de recul, de conscience de son ignorance sur un pays que je connais finalement pas tellement. Ceci dit entre les deux candidats principaux des dernières élections, je suis convaincu que le moins pire des deux était Evo Morales et que son élection constitue une réelle avancée pour la démocratie du pays.

 

En tout cas je suis content d'être plongé au coeur de l'Amérique Latine dans ces moments où on sent un désir de proposer des aleternatives à un système économique dont on voit les ravages qu'il a fait ici.

Difficile à dire comment tout ça va se concrétiser, tout reste à faire, mais il y a de l’espoir, et ça c’est important : )

 

Publié dans Tarija - Bolivie

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F
C'est débile de juger à la tête d'accord, mais n empeche qu il a en tout cas l'air super sympa Morales, une bonne tête bien sympatique.<br /> fcois
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V
C'est vraiment géniale la fason ont tu décrit la sitution du pays !! faudrai que tu envoie se message a une agence de presse !!!<br /> gros bisou vincent
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