Machu Pichu

Publié le par Spokito

Machu Pichu (ceci n’est pas un Pokémon)

 Je suis désolé, je vous ai pondu un roman, le pire c’est que je me suis contraint à ne pas tout raconter. M’enfin, ce qui est beau dans tout ça, c’est que.. ne lit qui veut : ) !

 

Arrivé à Cusco, j’ai très vite compris qu’il y a avait un truc que je pouvais pas manquer. Une rando de 4 jours à travers des paysages terribles qui rejoint le km 82 jusqu’au Machu Pichu, site légendaire Inca s’il en est un, un trek fameux dont le nom met des images aux mots « El Camino del Inca ».

 Après avoir luté pour dénicher un prix un chouilla moins cher que l’astronomique somme demandée par les 7 agences autorisées (c’est que je suis pas encore habitué à payer pour faire de la rando), j’ai fini par obtenir (forcé de dépasser un peu sur mes 2 semaines de vacances) une des rares places qui restait pour le 4 janvier.

Donc le 4 au matin j’avais rendez-vous sur la Place principale de Cusco pour prendre un bus avec mes campañeros de marche jusqu’au point de départ du Trek…

Sauf que ça s’est pas exactement passé comme ça.

Il est 7h30 du matin, la plaza de armas est vide, je suis frai comme un type qui a dormi trois  heures. A peine descendu de mon taxis, la dame qui m’a vendu le Trek me dit sur le trottoir que mon groupe est parti hier soir, qu’ils ont commencé a marcher ce matin à 6h du “Km 82”, que je vais faire la rando en trois jours au lieu de quatre, qu’il va falloir un peu cravacher pour les rejoindre. Et moi je bronche pas, je répond ok, je suis un peu trop à l’ouest pour comprendre le pourquoi du comment.. Je monte docilement dans le taxi avec une fille de mon âge dont j’apprend un peu plus tard que c’est la guide avec qui je vais devoir carburer pour rattraper les autres personnes du trek..

En fait , ça me fait ni froid ni chaud, je suis bien trop content d’être bien callé dans mon siège pour pouvoir pionser un peu : ) Deux heures de route plus tard on arrive à Km 82, point de départ du Camino del Inca.

Ma guide, Sintia me donne mon casse-croûte puis le sien que je mets dans mon sac. Une campesina bardée de toute sorte d’attrape-touriste m’aborde pour tenter de me vendre quelque chose. Elle me dit avec un petit sourire malin : « Oh que votre sac est lourd, boudiou que ça va être difficile de marcher comme ça… » le tout en me faisant miroiter l’aide inestimable que représenterai ses bâtons de marche. Je la remercie gentiment et m’en vais en rigolant. Nanpeche qu’elle en a amadoué plus d’un, sur le chemin il y avait 2 gringos sur 3 marchaient avec ce bâton de bambou chapeauté d’un petit bout de tissus coloré tipcally-alti plano.
 

 

Et c’est parti pour les premiers pas sur le chemin de l’inca, ses débuts sont densément peuplés...  beaucoup d’américains, pas grand monde qui a l’air du coin....... sauf les porteurs... Ils sont en sandale, ils ont trente kilos sur le dos, et ils marchent deux fois plus vite que toi...

Après une petite demi heure de marche on arrive a être tout les deux seuls sur le chemin, les montagnes rien que pour nous, et je me dis que c’est plutôt sympa d’être juste deux, de discuter dans la quiétude sans avoir tout un groupe autour de soi. On grimpouille comme ça tranquillement jusqu’à 15 h, savourant le paysage, bavardant  insouciant d’un peu de tout, ça ressemblait plus a une marche avec une copine qu’un trek tout organisé minutisé. 
 

 Et puis dans une montée au hasard d’un « hola », on se rend compte que la bande de brésilien qui souffle fort dans les virages fait partie du groupe Puma trek que l’on devait rejoindre. 

Il est 16h30 quand on arrive au campement. 3800 m, les tentes sont montées. Je commence à prendre conscience du luxe. Les porteurs s’activent déjà pour mettre en place la tente commune et préparer le thé. Je salue mon groupe. Oui, oui, c’est moi celui qui devait vous rejoindre. Il y a donc 4 jeun’s brésiliens, un hollandais et sa copine américaine, un anglais, et 8 cusceniens : 6 porteurs plus les deux guides. Après avoir salué tout ce beau monde, je me jette dans ma tente pour profiter des deux heures de sommeil avant le repas, en précisant que je me passerai du thé ; )

On se régale du dîner et l’envie de dormir nous dirige sans tarder vers nos tentes respectives.

 

 

Le réveil est à 5h, la pluie tombe, les idées embuées sont bien remises en place par un mon petit dèj agrémenté au maté de coca. Au milieu des nuages entre les gouttes de pluie, nos petits pas nous mènent à 4200m. Au col la pause se savoure.. : )

 Et puis, toujours, il y a la magie des montagnes, les nuages avaient beau essayer de cacher leur superbe, rien n’y faisait, dès que les voiles blancs se dégageaient un peu, une force formidable s’en extirpait.

Les nuages emmitouflaient le monde, tout était calfeutré, les sommets se devinaient, et il y avait ce mot qui flottait dans l’air, un mot qui ne veut rien dire mais qui reflétait parfaitement l'atmosphère : mystique. 

 

 

Les visites de deux sites de ruines inca vinrent s’intercaler dans les 8 heures de marche de cette journée. Et moi de me dire, sont fous ces incas!  Quelle folie les a donc piqué pour aller construire des villes dans des coins tellement inaccessibles ? Toujours plus proche du soleil ? 

   

 

 La descente qui mène au dernier campement est interminable, mais pour celui qui comme moi n’a jamais vu la jungle, la vraie, celle qui déborde de végétation, celle qui se couvre de mousse, celle des orchidée, des lianes, celle de l’humidité sans nom, cette descente est vraiment grisante.

 

  A l’arrivée au camp, c’est tout les muscles de ton corps qui crient à la délivrance, la douche n’est  qu’à moitié chaude mais chaque goûte se savoure.  

C’est notre dernier soir, le lendemain : Machu Pichu. Dans ce campement on retrouve les 200 marcheurs. C’est le nombre limite de randonneurs autorisés par jour à parcourir le Camino del Inca. Le campement est accroché à la montagne, les tentes sont éparpillées sur la pente, camouflées par la végétation, si bien qu’on se demande où dorment tous ces gens.

Le lendemain, les porteurs, après avoir démonté les tentes avant l’aube, prendront un autre chemin pour attraper le train menant à Cusco, tandis que nous parcourrons les deux dernières heures qui nous séparent du Machu Pichu. 

Après le repas, le guide nous dit : « Maintenant je vais vous présenter les porteurs, vous allez les remercier pour leur travail et leur donner un pourboire ». Je peux pas m’empêcher de penser (un peu à haute voix d’ailleurs) .... quelle hypocrisie, ça veut dire quoi de présenter les gens quand ils s’en vont?! C’est quoi cette pseudo-solidarité avec ces hommes qui ont mouillé leur maillot pour notre petit confort? Qu’est-ce que ça veut dire de la part d’un guide de l’agence d’insinuer l’air de rien qu’ils sont payés au lance-pierre et que nous serions des monstres de ne pas leur donner 30 soles ? Nous avions marché trois jours et je ne connaissais pas le nom de la moitié des porteurs, honteux, je demandais à ce qu’on puisse se présenter au début du trek…. pour la prochaine fois... 

 

Une fois les au revoirs accomplis (qui finalement ressemblaient plus à une formalité qu’à autre chose), nous sommes aller nous coucher aussitôt, soucieux de profiter des quelques heures de sommeil disponibles avant que nos yeux ne doivent s’ouvrir de nouveau.  

Réveil à 4h, il fait nuit noire, les jambes sont lourdes, les muscles tirent, tout ranger, aller manger. Le petit déjeuner en silence sous le ciel d’un mauve sombre qui se change en bleu petit à petit. Les nuages tapissent la vallée, la lumière opère, la vallée se livre, j’ai rarement  vu un spectacle aussi beau que le réveil de ces montagnes couvertes de jungle …  

 

 

 La marche reprend entouré par ce spectacle. Après avoir passé le check point à l’entrée du chemin qui mène au Machu Pichu les gens sont tout-fous, presque à courir pour arriver jusqu’au fameux site les premiers, une heure de marche plus tard certains le souffle court, ils sont tout de suite plus sages ;) 

A l’arrivée aux portes du soleil, la vallée qui entoure est voilée, mais bien vite soleil fait sont apparition pour tout recouvrir de ses dorures, notre anglais sort un “splendid” mémorable : )

Je vous laisse aux photos .. le Machu Pichu parle tout seul...

 

 

 

 

 

 

                                

Après avoir été guidé dans ce site magique et l’avoir parcouru de long en large, j’avoue que mes jambes n’étaient plus que douleur à chacun de leurs mouvements. Seulement, le problème, c’est qu’adossé au Machu Pichu, il y avait cette montagne qu'on voit au fond de la dernière photo.  

Et que si tout mon corp criait : « queneni tu ne monteras pas », l’envie terrible de grimper la haut se faisait plus forte. Une heure et demis de cette montée, plus verticale que ca tu tombes, à chaque pas c’etait terrible, des aiguilles dans les muscles, honnetement j’ai jammais eu aussi mal aux jambes, mais il y a quelque chose de plaisant dans cette douleur physique : ) 

Seulement le jeu en vallait la chandelle de mes jambes moulinées, le chandellier en or massif de la vue, la haut, c’était enormissime.


Je passe de commentaires la descente, parce que chacun sait qu’il n’y a rien de pire qu’une descente quand la montée est douloureuse... ;)

Je me fait voller les 6 dollards réglementaires que vallent les 15 min de Bus jusqu’a Aguas calientes, le petit village au pied du Machu Pichu ou j’avais rendez-vous avec mon groupe dans un resto. Après m’avoir dis que j’avais pas le droit une nuit d’hotel , mon contrat, preuve à l’appuis, mon guide fini par etre obligé de me denicher une chambre dans un “hotel”. Pilar, une fille de Lima  avec qui j’avais fait la grimpette de une heure et demi descide de rester à Aguas Calientes. Elle change son billet de train pour Cusco, et le mien par la meme occasion pour que je puisse rentrer demain matin et pas en fin d’aprem. C’est l’occasion de renconter trois uluberlus, un bresílo- norvégien, un américain et un français qui s’étaient rencontrés la veille au milieu de la nuit marchant à la lueur de leurs lampes de poche sur les railles qui ménent jusqu’à Agua Calientes. C’est bon de se sentir un goût commun pour la liberté.
On se dirige alors vers les fameuses sources d’eau chaude du village dont je rèvais éveillé depuis le dernier sommet. 

Le village Aguas Calientes

 

Et là, à l’instant même où je me plonge dans cette piscine d’eau chaude à ciel ouvert, tout s’efface, la douleur, la descente, les muscles, les aiguilles, plus rien, juste du bonheur, Pilar a alors la merveilleuse idée d’avoir envie de me faire des massages, et là, tout n’est plus que calme et volutpé.; )

De retour à Cusco Silvia a alluciné de me voir débarquer un jour plutot. C’est rien je lui dis, je l’ai juste fait en courant, ce trek ; ) Et moi de savourer un petit jour de plus avant de devoir rentrer sur Tarija. 37 heure de voyage en passant par Potosi au petit matin, puis les pistes de terre, la chaleur, le sable, et l’arrivée sur Tarija splendide,  content de retrouver la douceur de cette ville qui m’accueille depuis septembre après ces deux belles semaines de vacances..

 

 

 

 

  

 

 Promis c fini : )

 

Chao !

 

 

 

 

Publié dans Tarija - Bolivie

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P
Bonjour benoit,je regarde de temsp en temps ton blog, pas souvent j'avoue; et c'est bien intéressant;  avec le Machu Pichu, je revis des souvenirs il ya 24 ans... Bonne suite, super ! en tous les cas, merci pour tes écrits et photos, Pascale
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B
ben dis donc...ya de sacrés belles photos !!!
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M
Jalousie jalousie...<br /> De te voir découvrir tant de gens, dans de beauté et tant de vie, avec ces côtés positifs et négatifs...Mais....joie, de te les entendre nous les raconter, de te lire les faire partager!<br /> Bref, j'ai pas encore trouver les pages où tu parles plus précisemment de ce que tu fais, mais je te souhaites de bien profiter de ton séjour (quel mot horriblement touristique) <br /> mel
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