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Supprimer l’extrême pauvreté et lutter contre le changement climatique : deux combats à mener de front

Publié le par Benito

Pourquoi du 7 au 18 décembre prochain des chefs d’Etat du monde entier vont se retrouver à Copenhague pour faire face à l’urgence du changement climatique ?

 

A cette question, il existe une réponse simple, fondamentale qu’il est toujours bon de rappeler : parce que, pendant ces 150 dernières années une part de l’humanité a extrait du sol du carbone fossilisé en quantité gigantesque, pour le rejeter (après l’avoir brulé pour en retirer de l’énergie) sous forme gazeuse dans notre atmosphère, modifiant alors sa composition et les équilibres complexes qui régissent le climat. Ce carbone fossilisé, c’est le gaz, le charbon et le pétrole qui irriguent aujourd’hui la moindre petite parcelle des économies occidentales. Ce sont des ressources énergétiques qui permettent de déplacer des montagnes ou de traverser des océans en quelques heures.

 

Malgré cette abondance énergétique inégalée dans l’histoire de l’humanité, malgré les conséquences de cette abondance énergétique : une capacité de production industrielle toujours plus grande, des rendements agricoles décuplés, des moyens de déplacement toujours plus rapides, aujourd’hui, en France, des hommes et des femmes sont condamnés à vivre dans la misère. « Condamnés » ? Oui condamnés, parce qu’ils voient leurs enfants être rejetés comme eux ont pu l’être à l’école, parce qu’ils se butent aux murs de notre société qui leurs font parfois hurler : quoi ? L’extrême pauvreté serait donc héréditaire ?! Nelson Mandela nous dit : « Comme l’esclavage et l’apartheid, la pauvreté n’est pas naturelle. Elle est fabriquée par l’Homme et elle peut être vaincue et éradiquée par les actions des Hommes. » Aujourd’hui des hommes et des femmes se voient privés de leurs droits les plus fondamentaux, comme celui de pouvoir se soigner, d’élever ses enfants dans un logement digne, ou d’avoir accès à l’éducation et la culture.


Alors, comment est-ce possible ? Ignorance : si cette situation existe, c’est par ignorance de ces réalités, c’est par ignorance de la nécessité absolue de mettre les personnes les plus exclues au centre des décisions qui les affectent.

Comment expliquer que les négociateurs, et les gouvernements qu’ils représentent soient encore à proposer des objectifs de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre ridiculement faibles ? Ridiculement faibles parce qu’ils conduiraient nécessairement à des déséquilibres climatiques dévastateurs. Tellement dévastateurs que le sort même de l’humanité pourrait en être compromis. Comment expliquer ces positions qui obligeraient indubitablement des centaines de millions de personnes à quitter leurs pays, à souffrir de la faim, de la soif, et des guerres qui en découleront ? Comment expliquer cela si ce n’est l’ignorance. L’ignorance des risques que représentent ces positions non seulement pour une large part de l’humanité, mais aussi pour les peuples dont ils sont les représentants.

 

Ecouter ceux qui vivent aujourd’hui cette souffrance quotidienne de la misère est peut-être un rempart à cette ignorance. Leurs permettre d’être acteur de la transformation de nos sociétés vers un état écologiquement viable, est peut être le meilleur moyen d’y parvenir.

 

Décider ensemble à l’échelle du monde, d’organiser nos sociétés autrement pour préserver un bien commun et universel : le climat. Tel est le défi de Copenhague. Les mesures prises affecteront nécessairement notre quotidien dans les années à venir : une énergie plus chère, donc des voyages moins loin, moins de produits exotiques, plus de simplicité, de sobriété. De tels changements risquent d’être perçus comme contraignants, voir comme rétrogrades dans un monde où les biens matériels sont glorifiés, où certains prônent de travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus…

Pourtant, c’est tout le contraire : quel est le chemin de l’humanité si ce n’est de se fixer des limites pour vivre mieux ? De s’accorder sur des lois contraignantes mais qui soient garantes d’une société plus épanouie ? Chacun ne gagnerait-il pas en sérénité d’avoir un mode de vie qui ne compromet pas les chances de survie de l’espèce humaine à l’échelle de 200 ans ?

 

Seulement, tout le monde n’en est pas convaincu. Aussi, si les transformations profondes de nos sociétés s’accompagnent de la mise en pratique du précepte : « personne ne doit être laissé de côté » alors ces changements potentiellement douloureux de nos habitudes prendront d’autant plus de sens : nous le faisons pour un monde plus juste, un monde où chacun a sa place.

 

L’échéance du sommet de Copenhague se rapproche, puissent les négociateurs, et nos représentants nationaux suivre le conseil d’un sage : « quand le doute s’empare de toi, (…) pense à la personne la plus misérable que la vie t’ai donné de voir, et demande toi comment il sera affecté par ta décision » Mahatma Gandhi

Publié dans COPENHAGUE

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