Clôture du sommet de Copenhague

Publié le par Benito

Lyon 20/01/2010

 

Clôture du sommet de Copenhague

 

On en a pleuré… Ce sommet de Copenhague c’est la conclusion désespérante de deux ans de négociations. Deux ans de négociation, avec des mandats précis pour les négociateurs, deux ans de négociation qui devaient aboutir à des engagements contraignants pour les pays. Qu’a-t-on à l’arrivée ? Un texte écrit « à l’arrache » par un groupe restreint de pays puissants…

 

Pourquoi ca n’a pas marché ? Pourquoi l’accord de Copenhague n’est-il qu’un texte fait de vœux pieux, où l’on préfère parler de degrés Celsius plutôt que de concentration de CO2 dans l’atmosphère, où l’on mentionne des montants financiers mais l’on ne sait rien de la manière dont ils seront distribués.

 

Pour la première les chefs d’état du monde entier étaient réunis pour parler de cette problématique environnementale cruciale qu’est le changement climatique. Le monde entier avait les yeux rivés sur eux. Alors que tous sont conscients de la nécessité d’agir, pourquoi ont-ils accouchés cette souris qu’est l’accord  de Copenhague ?

 

Les négociations climatiques se sont déroulées et se déroulent encore « en mode panier » : chaque pays met dans le panier le niveau des réductions d’émissions qu’il considère comme atteignable.  A la fin,  on regarde ce qu’on a recueilli dans le panier. Et jusqu’à aujourd’hui, ca n’est pas glorieux : un niveau de réduction des émissions tellement faible, qu'une augmentation de plus de 3°C de la température est à craindre... avec toutes les conséquences dramatiques que cela aurait.

 

Comment chaque pays détermine le niveau de réduction de ses émissions ? A peut de chose près en demandant à leurs industries de combien ils peuvent réduire leurs émissions.  Ceci explique cela… on est loin du compte.

 

Evidement, on aurait voulu que Copenhague soit l’occasion d'aborder les vraies questions. Au coeur de Copenhague, il aurait du avoir «  la confrontation de nos désirs de citoyens et de nos désirs de consommateurs, la bataille entre notre soif de jouissance immédiate sans limites et la triste finitude de notre planète » (dixit Jancovici) ...

 

Malheureusement Copenhague ce n’était pas cela, les délégués officiels parlaient de tout sauf de la triste finitude de notre planète.

 

Fondamentalement, ce qui a bloqué, c’est que les réductions drastiques de gaz à effet de serre qui s’imposent aux pays riches ne rentrent pas dans le schéma de pensée dominant. L’équation n’est pas résoluble. On ne peut pas résoudre le “comment” réduire de 80 % les émissions françaises d’ici 2050 en ayant comment schéma de pensée quelque chose qui ressemble à : augmentation de la vente de biens de consommations = croissances des industries = prospérité = innovations technologiques = progrès = augmentation du PIB = emplois.

 

C’est bien cette vision du monde qu’ont la majorité des chefs d’état qui étaient présents à COPENHAGUE. Quand en décembre dernier, Michel Denisot demande à Sarkozy quels seront les changements pour nos modes de vie qui découleront de la lutte contre le changement climatique, le président de notre pays répond en parlant du "bonus malus", et nous dit que c’est formidable parce que maintenant «  les deux tiers des voitures qui sont vendues aujourd’hui sont des voitures propres » !!! . CQFD. C’est pour cela qu’on a tellement besoin des verts ! Faire entendre, faire comprendre, que les changements à mettre en œuvre sont bien plus importants, qu’ils requièrent une autre vision du monde.

 

Aujourd’hui dans le paysage politique, seul les Verts osent repenser notre monde.  Il nous faut montrer que résoudre les problématiques du changement climatique implique de changer de schéma de pensée. Qu’il faut des règles morales, éthiques sur lesquelles les pays s’accordent pour décider des objectifs de réductions justes à exiger de chaque pays. Des réductions basées sur des émissions par habitant, prenant en compte les émissions historiques. Qu’il faut aussi que la situation des personnes les plus fragiles, qui seront les plus touchées par les conséquences du changement climatique, servent de mesure de la pertinence des mesures politiques envisagées. Le devenir des habitants des Iles  TUVALU ou de la côte Bangladesh doit servir de boussole aux négociations climatiques.

 

L’espoir de COPENHAGUE c’est que les dirigeants réalisent que ca n’est pas possible de faire un Copenhague bis. Un tel vacarme, pour une conclusion ridicule.

 

L’espoir de Copenhague c’est que le monde réalise, qu’il n’est pas possible de régler le changement climatique avec des CCS, avec des chamailleries sur les années de références à considérer pour calculer les émissions, avec des mécanismes financiers inefficaces. Ces fausses solutions ne feront pas illusions longtemps parce qu’elles ne sont pas compatibles avec le niveau de réduction exigé. L’espoir de COPENHAGUE c’est que la France réalise qu’un changement plus profond doit se produire... et que les Verts peuvent le conduire. : )

Publié dans COPENHAGUE

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